Faut-il manger de la viande?

Depuis plusieurs années, la production de viande animale va en régressant et la demande va en progressant, ce qui engendre des coûts énormes au gouvernement des pays occidentaux. Devant ce phénomène plus souvent associé aux «Meatlovers», on peut se poser la question suivante : serait-il plus avantageux de réduire la consommation du bétail et des ressources qui lui sont allouées sur nos terres agricoles? Selon moi, c'est le cas, car il sera sans quoi inévitable de subir une pénurie alimentaire ainsi que des déficits en eau considérables.

Premièrement, il faut réduire la consommation de viande parce que le monde aura besoin d'augmenter sa production alimentaire de manière importante et nourrir d'autant de viandes les humains de demain sera impossible. En effet, aujourd'hui, à l'échelle de la terre, les 7 milliards d'hommes tirent en moyenne 20 % de leur apport en protéines de produits d'origine animale. Mais d'ici 2050, ce chiffre devra tomber à 5% pour nourrir deux milliards d'êtres humains supplémentaires. « Il n'y aura pas suffisamment d'eau disponible sur nos terres agricoles pour produire de la nourriture pour une population qui devrait atteindre 9 milliards d'habitants en 2050, si nous suivons les tendances alimentaires actuelles », expliquent les auteurs d'un rapport publié à l’occasion de la conférence mondiale annuelle sur l'eau.

Deuxièmement, selon la chroniqueuse nutritionniste Isabelle Mallet, une forte consommation de viande pourrait augmenter le risque de mortalité. D'une part, la consommation régulière de viande rouge entraînerait un risque élevé de mortalité par maladies cardiovasculaires et par cancer. D'autre part, une étude américaine a démontré que les personnes consommant quotidiennement 250g de viande (rouge ou blanche) ou de charcuterie ont pris en moyenne 2kg au bout de 5 ans. On imagine bien ce que ce genre de régime donnerait sur plusieurs décennies. Cela démontre que même d’un point de vue strictement alimentaire, il vaut mieux diminuer la quantité de viande consommée. Ceux qui mangent un bifteck chaque jour ne se font pas de bien.

Par contre, certains experts scientifiques diront que l'élimination des gâchis alimentaires serait la façon d'augmenter la quantité de ressources naturelles disponible pour produire plus de nourriture. Une autre chose serait d'augmenter les échanges entre les pays qui ont un surplus et ceux qui ont un déficit de production alimentaire. Aussi, on entend souvent, qu’en termes de dépenses énergétiques et en eau, les menus végétariens des pays occidentaux équivalent aux menus des omnivores modérés.

Ceci dit, ces gens oublient, qu’actuellement, seulement 30 % de la nourriture est perdue ou jetée chaque jour. Cependant, un kilo de bœuf nécessite 15 500 litres d'eau, contrairement au riz qui en demande 3 000 litres. En soutenant le développement technologique de l’agriculture des pays du Sud et en favorisant la production agricole dans les pays occidentaux, on réduirait les coûts énergétiques d’une alimentation végétarienne, laquelle est la seule façon d'augmenter durablement les ressources disponibles.

En conclusion, il faut bien reconnaître que notre planète croule sous le bétail. On s’aperçoit que l’appétit humain pour la chair animale est la principale raison de chaque désastre environnemental qui menace le futur. Voilà pourquoi j'estime qu'il est fondamental de reconnaître l'urgence de réduire la consommation de viande et d'adopter une attitude d'ouverture face aux réalités qui chambouleront nos habitudes de vie.

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